Va sur BLOGGER. Voilà les codes | utilisateur = blackblog03@gmail.com | le mot de passe = black021268 | et blog le Meilleur du Pire et Vice-Versace. NB les codes ont été hacké.


ARCHIVES

16.11.03



Re:je t'attends ce soir a l'alcazar
« Répondre #2 Ok: Aujourd'hui à 06:42:11 »
c t pout rire
sinon pour parler plus sérieusement
ct de la
merde en barre hier soir
une vraie catastrophe
la musique a chier l'ambiance à chier
je me suis
vite taillé

amnaye

...Et à ce moment-là, amnaye, je veux dire 10 minutes après ton départ, le DJ
a eu 1 attaque d'hypogycémie au milieu de "Funk Phenomena", personne s'en est
aperçu bien sur, sauf moi qui de toute façon fomentait du hardcore, vu le
volume sonore, d'une part, assez fort pour de la bonne musique et ruiné par
ce disquaire de patronage, et la présence, d'autre part, d'oreilles
att(entives, errées). qu'on entendait littéralement siffler. Je le
surveillais malgré moi, ce con nocif, et justement j'étais en train de me
dire qu'un mauvais DJ, c'est comme une bécane, un lecteur de DVD ou un PC, ou
encore une paire d'enceintes, mais merdiques, des meubles. Ce DJ était une
armoire normande. Non, un buffet en formica.

Le mieux qui puisse t'arriver quand tu possèdes une de ces merdes, c'est
qu'elle tombe en panne définitive. Imperceptiblement je me rapprochait des
platines, je m'en rendais même pas compte moi-même. Il avait pas l'air bien.
Il palissait de titre en titre.

Et je le voyais faiblir, on venait de lui passer un stick d'herbe, qu'il avait
à peine touché, mais qui n'avait rien arrangé. Dés qu'il eut montré des
signes de faiblesse je me suis approché et j'ai pris un casque qui traînait,
et l'ai branché dans la DJette, qui avait 2 sorties.

Il me regarde, il est blanc. Il a un malaise, là devant moi, il arrache son
casque et cherche quelque chose du regard, paniqué.

Je le rejoins derrière les platines, le fait asseoir sur un flight, il me dit
un truc tout faible où j'entends "...d'hypoglycémie... sucre" et je lui
gueule, tout près de l'oreille "t'inquiète pas, j'assure" On est à 20 mètres
du bar, où le coca salvateur l'appelle de toutes ses bulles.

Je fais un rapide calcul mental : Il me faut bien 2 minutes, minimum, pour
accéder au remède pétillant. Le truc de Van Helden qu'on entend, en fait,
c'est un maxi de promo distribué par Vestax, je le reconnais, je sais surtout
qu'après ce mastering dégueulasse de Funk Phenomena, que je connais tellement
par coeur qu'elle me sort par le yeux, enchaîne 1 mix high-energy naze de
"right here, rite now", de F. Slim, qui va finir d'enterrer cette teuf. et
l'autre qui tourne de l'oeil.

Le pire, c'est la piste.

N'y gigotaient plus que les mecs bourrés, les couples syndicaux et les sourds,
sans conviction, genre on discute en mimant ses leçons de gym.

Tout le reste avait déserté, et était revenu garnir les banquettes, dormait,
s'en allait. Il fallait faire soit doucement, avec un set house qui n'était
pas gagné d'avance, soit vite, avec un choc. Et j'avais encore le cadavre à
évacuer.

J'avise la pile de CD à droite de la platine, avec laquelle l'agonisant avait
passé une horreur new-age au début de la soirée, et reconnais une tranche
entre toutes, en bas, rouge et jaune : Un mix de Jeff Mills, je sais, c'est
bourrin, mais si ça part ça s'arrête pas pendant 1 heure, c'est l'album avec
le dessin multicolore et futuriste Japon 40's, me souviens + du titre mais on
le connaît ts par coeur, ça switche de skeud toutes les 24 mesures, ça me
laissera les mains libres. Il faut juste leur faire admettre, et vite, que la
soirée vient de commencer.

J'ai fait sortir le DJ par le coté de la piste, il se tenait debout, livide,
une fille en jean/chemise Chipie s'est levée/approchée pour le soutenir, j'ai
enfourné le CD de l'autre main, avisé la bonne tranche sur la DJette, j'avais
le casque et de toute façon, ça allait être brutal, de 130 à 160 BPM, il
allait falloir fader fort.

Ca a pris exactement 90ms, j'ai envoyé skater la cellule du van helden d'une
pichenette précise, trois superbes rebonds, et j'ai punch-in Jeff Mills d'un
coup de cross-fader, l'intro de la 2, un kick/HH de 909, tout seul, en tout
ça a fait ça : CRAIIIIIiiiiiiiiII-TZ-TZ-TZ-(bzzz)
Phmm-TS-Phmm-TS-Phmm-TS-Phmm-TS et voilà, mon vieux, comment ça a commencé,
voici ce que tu ratas, à ce moment il y a eu le début du mouvement, des
fêtards qui s'ébrouent imperceptiblement, des habituels et bien utiles
abrutis qui avaient oublié qu'il pouvait y avoir du son, et croyaient s'être
débarrassés du beat, qui cessent de discuter tous ensemble, d'un seul coup,
il ne manquait plus qu'un truc, un signal, surtout que je connais ce titre :
Au bout de 4 mesures, arrive une basse de tueur, un perc-organ en
infra-basses qui va *forcément* faire remonter des chaussettes.

C'est parti. Je veux dire, c'est arrivé.

Juste à la fin de la troisième mesure, la fille qui soutenait ce pauvre diable
en T-shirt umbro (tss) a décidé d'oublier qu'elle était le seul appui d'un
type en train de crever, que je lui avait confié en hurlant "il va pas bien,
tiens-le moi 2 secondes, fais gaffe, le lache pas", et ouvert les bras à
l'unisson de la piste, qui allait se mettre, d'une seconde à l'autre, à
démarrer, quatre, trois, et plaf, dans un superbe mouvement dramatique, le
type est tombé en arrière, la mort sur son visage, et de toute façon sa tête
a heurté le carrelage (si. Du carrelage, de la tomette pour être précis, une
vraie saloperie dure et glissante, putain d'appart à la con) a une telle
vitesse, même si le choc a coïncidé *pile* avec un kick, c'était visuellement
univoque.

Là, ça a fait Bam-Bam-Bam-(le beat)(ouuuuuuuh(les danseurs
s'excitent)aaaaaa(c'est là)HAAAAAAAAA

J'avais repéré l'interrupteur de la rampe principale de spots. Je l'ai basculé
1/2 sec après la mort du type.

C'est devenu un rêve, pour tout le monde, quand la musique a empli tout
l'espace, et que le noir total, sur les pupilles dilatées de toute cette
bande de défoncés à la lumière, a donné à tout le monde l'impression d'avoir
fermé les yeux.

Plus cette image subliminale, ce photogramme clignotant, du corps de la
victime tombé les bras en croix au milieu de la piste, gravé dans toutes les
rétines.

La fête avait commencé.

C'est monté haut, au milieu du Jeff Mills, qui aurait pu encore durer, putain
d'album, les téléphones crépitaient vers 01:00 et un type a fini aux platines
qui était venu avec un set de tek-house qui a fini bien deep, infatigable,
impeccable.

Franchement, le lendemain, quand ils ont ramassé le mec au milieu des boites
de bière et des mégots de pétard, ils ont forcément songé ce qu'on pense
tous, notamment après un tel récit : Une bonne teuf, ça coûte des ressources,
et c'est sans doute même ce qui fait la différence entre une ambiance d'enfer
et une soirée plan plan : le nombre de morts

pX




eXTReMe Tracker