Cheval Blanc (clôture du Festival de la Loose! 24 août 2008)
La première fois que j’ai rencontré celui qu’on appelle Cheval Blanc, je crois que c’était dans un bar. Ça avait fixé le mode relationnel, me semble-t-il. De ce cette rencontre, je me souviens juste de sa barbe alcoolisée et des bisous mouillés que ce sosie d’Hank Chinaski tentaient sur les filles apeurées. On me raconta le lendemain comment il avait explosé le faciès du patron de bar d’en face qui refusait de le laisser rentrer. J’avais ri, l’air un peu incrédule. Le temps passa, nous nous revîmes, toujours le soir. Le samedi après-midi j’écoutais ses chansons tristes un peu spatiales qui me racontaient la nature de l’espace, la beauté du vide et l’histoire de Guy Debord en exil sur une planète inconnue. Elles me convenaient bien, ces chansons en français dans le texte. La lumière filtrait à travers les stores du samedi, la jeunesse s’affairait à ne rien faire et moi, j’usais mes paquets de cigarettes à contempler le plafond. J’appris par la suite que Cheval Blanc avait fondé No One is Innocent (poubelloscope «Technikart» en 1997), dans une autre vie, un autre siècle, qu’il s’était mis à dos une partie du tout Paris pour une histoire de contrat et que «maintenant, il allait mieux, revenu de séjours en maisons de repos». La tentation du vide, encore et toujours. Il m’invita souvent chez lui, je déclinais souvent. Peur de découvrir la vie réelle d’un artiste vivant à Saint-Denis dans l’ascèse financière maximum. Soyons franc, mon angoisse de la banlieue y était aussi pour beaucoup. Alors, depuis, Cheval Blanc m’appelle à poil depuis son lit. Parfois plusieurs fois par jour. On discute poésie, SMIC et mort à crédit. Depuis que le quadragénaire revenu de tout n’a plus peur de rien, il signe sur un piano tombé du camion une poignée de compositions qui lorgnent vers Thelonious Monk, Philip Glass et Sébastien Tellier. Longtemps isolé, au bout du goulot, c’est la rencontre avec Théolier et le SDH qui scelle le retour de l’aristocrate désargenté sur le devant des scènes, poussé par quelques fans, un peu de lumière. Et beaucoup d’amour. Sans label. Doit-on aimer les choses parce qu’elles ne sont pas connues ? Doit on se laisser convaincre par le jeunisme et les «underage parties» de Pedro Winter ? Une alternative est-elle seulement possible ? A l’écoute des ballades au piano de Cheval Blanc (tout comme celles d’Alister), on reprend espoir en un monde cynique, aquaboniste et misanthrope par dépit. Et qu’on ne m’accuse pas de corruption: tout le monde sait que les loosers n’ont pas d’argent à vendre.
Bester Langs in
LA REVANCHE DES LOSERS*
NOVEMBRE 2008
CONCERT CHEVAL BLANC
mardi 3 février 20 h 30 - gratuit-B.Y.F
L'INTERNATIONAL
http://www.myspace.com/linternationalparis
(!) écouter le morceau HYPE de Grenadine (MDR)
5/7 rue Moret 11ème P.A.R.I.S
* Lire le dossier intégral (Insomniarts, Cercle Pan! Le Cleub, Etienne Jaumet, Alister, ThTh etc.)
http://thth.free.fr/crevard/festival2laloose/press/la_revanche_des_losers.pdf
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