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25.3.08

Abrégé d’itinéraire d’une putain qui ne se fait pas payer.

**La Blazed apprécie - pas de post-report mais le texte en exclu pour ceux que ça intéresse. **


Abrégé d’itinéraire d’une putain qui ne se fait pas payer.


Je suis pas entré dans la profession, j’avais 3 ans. Mon premier chaland, c’était mon père. « Choisis plutôt papa que ta putain de mère et je te promets, ma fille de joie, que je serais pas chiche sur les bakchichs ».
1er commandement paternel : tu monnaieras ta compagnie. 1ère leçon gratuite, c’est maman que j’ai adoptée ; je suis peut-être une fille de pute, mais je me laisse pas acheter.


J’ellipse un peu mes jeunes années. Je m’y occupe à apprendre à séduire en même temps qu’à marcher. Comme je veux plaire avec facilité, je passe le temps à attendre de voir mes seins pousser.
A 13 ans, ils commencent enfin à pointer leur dard. Les piqûres sont bénignes, mais je peux ouvrir boutique : l’enseigne est accrochée.

Faut être un peu précoce dans le métier.

14 ans. Je suis entretenue et initiée par des mondaines de 4 ans mes aînées. Jouer les belles-de-nuit ; repérer le client ; tirer profit du plastron concupiscent. Et tout ça sans coucher...

Du reste, estimée - inestimable - mésestimée, je ne veux pas vendre ma virginité. A 15 ans, pour la beauté du jeune homme et du geste, j’en fais cadeau à un passant. Y’a des choses qui ne se font pas payer.

A 16 ans, la courtisane est un peu trop courtisée. J’en ai déjà ma claque de voir mendier des pédérastes qui s’offre de me régaler. Je reçois même d’un de mes professeurs des billets énamourés. Quand enfin mon perruquier me propose un coup de ciseau contre un coup de queue, je raque et je lui crache un pourboire. Je craque.
Dès lors que la vie à tout prix me traite en putain, je décide d’en faire un bordel.
C’est ici que j’en viens à me castrer pour m’échapper du sérail. Je rase mes cheveux et ma féminité, je sabote le fond de commerce. Le temps qu’ils repoussent sera suffisant pour bien assimiler de le leur faire payer.


L’arnaque, c’est que je ne me vends qu’à crédit. C’est galamment que je feins la femme publique, je suis à tout le monde et à personne. Je suis à chacun mais pas à n’importe qui.
C’est la ruine si tu essaies me posséder. Quand bien même je n’ai que des moyens de fortune, je racole, majore mes avantages, je fais payer d’avance et à la fin je te baise.

N’imagines pas m’étendre, quand je m’allonge, c’est gratuit.

Encore un soir où je me sens lubrique à me frotter contre des barreaux de chaises. Je parcours la nuit, j’asphalte, j’use le trottoir, je fais les cent pas ou le pied de grue à un comptoir. Tu me fais monter, chéri ? – tu me plais et j’ai envie de prendre cher, prends ma chair, c’est gratuit.
Pas de taxi, je lève le pouce, c’est gratuit.
Viens tâter de ma petite vertu, il paraît que je suis virtuose et grandes en sont les vertus. Je fais de la médecine douce, et mes soins sont gratuits.
Pas de rideau à mes vitrines et j’ai un beau vis-à-vis. Bienvenu dans mon théâtre, les voisins matent gratos, le peep-show, c’est gratuit.
Pour les amis, je fais des soldes privées et je me diversifie. Je me pends à leur bras, ça attire les frifris. Quand je repère un objet du désir assez digne de mépris, je la drague un peu et je leur présente un lit. Les bons jours, je fais aussi la maquerelle. Je sais. C’est vraiment gratuit.

Et pour le reste ? J’encaisse.
En liquide, je préfère. Il faut bien que le bas blesse.
Pute anonyme, alcoolique notoire.
Tant qu’on m’arrose, y’a rien qui m’accable.
A me prostituer pour de la drogue, je serais pas la première. Pour un verre, je fais le tapin, la catin pour un joint et pour de la poudre, la traînée.

Mais comme je ne suis pas vénale et que je suis vraiment une pute – ou plutôt pas – quand le con sot de mateur va visiter les wécés, je m’éclipse avec un va-nu-pieds aux poings d’artistes dans ses poches crevées.


Voila. Le cœur famélique et le ventre affamé, je suis même pas une putain.
D’ailleurs, je ne me fais pas payer.

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