Jacques Martin est mort... R.I.P
Son histoire :
Lorsque Jacques Martin convole en juste noce avec sa fiançée Cécilia, le maire de Neuilly qui officie en maître de cérémonie, jure à l'instant précis ou il la voit, qu'il la veut...Quelque soit le devoir de réserve de sa charge, l'honneur du code civil et l'amour de la France... Il la veut...C'est l'amour et l'amour a les dents longues. Jacques Martin chroniqueur vieillissant, voit ainsi sa vie, sa mie, lui échapper dans les bras du petit maire. Alors c'est la curée, l'un monte, l'autre descend. L'un est sacrifié à l'autel de l'oubli, l'autre écrase la tête de Marianne. Un jour, le coeur lâche, l'espoir s'échappe par le petit bout de la lorgnette. La rage du paraplégique, l'impuissance devant la TV allumée 24heure sur 24, et le petit maire s'élève. Vous voulez vous lever, hurler crier votre haine, prévenir le monde mais seul un filet de bave sort de votre bouche. C'est l'attente interminable, le supplice sans fin. Vous êtes sans le savoir le reflet atroce de celui qui brille a votre place. Vous êtes Dorian Gray, son portrait pourri qui éclate en bubons purulents. Rien ne peut justifier une telle torture. Nul dieu et nul diable ne peuvent expliquer votre supplice. Vous crachez sur les tables de la loi, vous crachez sur ce dieu qui n'existe plus. Alors, ce que vous redoutez le plus arrive, l'homme se hisse vers le pouvoir. Il vous nargue. Chaque jour vous le voyez plastronner avec vos ancien amis, ces petits chanteurs de variété qui vous léchaient les couilles jadis. Il vous prend tout! Ne laisse rien. Utilisant votre vie brisée comme un fagot pour passer au dessus du fossé. Vous savez que la fin approche, vous savez que la passion du Christ n'est rien comparée à votre Golghotta. L'homme devient président. Vous croyez que c'est la fin, que le néant lui même aura pitié de vous. Mais las, la pitié est morte. Père délivre moi ! Vous hurlez pour en perdre la raison, mais la raison s'accroche diaboliquement, et vous devez boire jusqu'à la lie le calice de votre échec. Puis, au moment ou vous sentez que vous avez atteint les limites de la résistance humaine, un calme étrange vous étreint... Vous êtes un homme nouveau au seuil de l'inconnu. L'objet de votre supplice vous semble ridicule et absurde. La vie n'est pas le rêve de Tartuffe. La vie c'est vous. Vous êtes, et cela vous semble naturel, le Messie revenu. Vous êtes l'oubli, l'occulté qui porte sur lui la souffrance du monde. Alors vous mourrez ! Vous êtes grand, immense et lumineux, et vous éteignez la télévision, effaçant d'un seul coup le visage de votre ennemi devenu aussi immatériel qu'un assemblage de pixels. Vous criez "Je suis le Christ" et vous mourrez...