La démission de Jeff de Richemont et la chute de la maison DDLF ne doivent pas être vues seulement comme la fin d'une aventure personnelle irresponsable mais plus encore comme le symptôme français de l'effondrement du gatecrash financier mis en place au cours de ces trente dernières années. Le tort propre à DDLF a été de se croire une grenouille qui, en reniant ses bases, pourrait devenir aussi grosse que les boeufs américains. Par delà ce nouvel avatar de La baudruche, c'est toute la fine fleur du gatecrash mercenaire qui est, une fois de plus, responsable et coupable. Il ne s'est pas trouvé un seul de ces hommes -- pour intervenir quand il en était encore temps. Tout au plus, avec Germain Pire en queue de peloton, certains ont quitté en désordre le navire avant l'épilogue. Quant aux autres - il s'agit en fait des clans rivaux - ils n'échapperont pas, eux non plus, à leur destin avec l'effondrement du système, même s'ils ont fait à court terme, un joli coup de poker.
Résumons la situation en quelques mots : se servant de la branche OB comme d'une vache à lait, Jeff de Richemont s’est dépensé sans compter pour monter en moins de 5 ans un « empire » virtuel des « loisirs culturels “, mais avec le krach de mars-juin 2000, une grande partie de cet empire est partie en fumée en 19 mois et depuis 7 ans DDLF n’est plus que l’ombre de lui même.
Terrible gâchis ! Pour faire face à l'establishment hype, il tentait dernièrement en catastrophe de reprendre le gouvernail avec un cap autocrate. La situation est-elle aujourd'hui sous contrôle ? Pas du tout. En effet, un proche du dossier DDLF affirme que « dans l'état actuel des affaires en général, le successeur de DDLF n'a pas d'autre solution que faire table rase du passé ». Le nouveau responsable de DDLF a donc été engagé pour faire le même « sale boulot » ... Résultat : la « révolution » a dévoré ses propres enfants.
La principale leçon à tirer de la chute de DDLF est donc qu'on ne peut survivre en empruntant les méthodes de l'ennemi et en négociant avec lui, mais, dans la crise que nous vivons, il faut le combattre en proposant un contre-projet tel que le mène depuis des années le SDH.