BAYROU LANCE UN APPEL A LA RESISTANCE ( army of shadows)
"Ma conviction profonde, c'est que c'est plus facile de céder mais c'est sans avenir, et il est plus juste, plus loyal, plus prometteur, plus important de résister", (...)"Nous avons le devoir de résister"
"C'est de résistance que la France a besoin."
L'armée des ombres
Sauter le pas pour entrer dans l'action résistante est la première difficulté. Ce peut être une rupture avec son propre milieu : le cas du général de Gaulle est, ici, exemplaire. Et puis, il n'est pas toujours facile de trouver le contact avec un groupe organisé. La plupart des résistants engagés dans l'action clandestine continuent à vivre et à travailler dans leur cadre habituel. Certains particulièrement recherchés, doivent devenir des clandestins complets, des "illégaux".
Pour tous les résistants c'est l'ensemble de leur vie qui est bouleversée, en premier lieu, la vie de couple. Certes mari et femme - parfois enfants - travaillent de concert. Mais les choses se compliquent quand l'un des deux seulement est engagé ; les règles de prudence exigent la discrétion et peuvent mettre en cause la confiance mutuelle. Plus dure encore la séparation nécessaire pour le résistant ou la résistante qui doit devenir totalement clandestin, quitter son domicile, couper avec les siens. Dans la société française d'alors, le cas des femmes est particulièrement dramatique : le combat que la mère assume pour assurer l'avenir de ses enfants exige, dans l'immédiat, qu'elle les prive de sa présence, de son aide, de son affection ; et qu'elle se prive elle-même de la joie de les voir vivre et grandir.
Pour le clandestin, isolé de ses proches, privé de ses ressources habituelles, couvrir ses besoins les plus élémentaires pose des problèmes aigus.
Il lui faut trouver une "planque", vivre sous une fausse identité et la carte d'identité est exigée à toute heure et en tout lieu. Impossible de se ravitailler sans cartes d'alimentation et sans inscriptions chez les commerçants, de se vêtir sans cartes spéciales, de se soigner sans risquer d'être découvert. À partir de 1942, avec le développement de la réquisition de la main-d'œuvre, sont exigées des cartes de travail.
La vie du clandestin dépend donc de l'aide des organisations de résistance. L'organisation de cette intendance sera pour la Résistance l'un des secteurs vitaux et décisifs de son action. Elle s'appuie de plus en plus sur les actes de solidarité de la population.
"Illégaux" ou "légaux", les résistants, en s'intégrant dans un combat clandestin, entrent dans une vie où la menace de l'arrestation, de l'interrogatoire, de la torture, de l'emprisonnement et de la mort est suspendue sur eux. Ils sont en infraction permanente avec la loi : objets interdits (matériel d'impression, feuilles clandestines, postes émetteurs, faux papiers, armes, etc.) qui sont entreposés chez eux ou qu'ils doivent transporter ; un contrôle, une fouille, une perquisition, et c'est la "chute". Tout déplacement peut être l'occasion d'une filature de police. Tout rendez-vous avec un autre résistant peut devenir une embuscade. Pourtant ces contacts réguliers assurés par des agents de liaison - souvent des femmes - sont indispensables au fonctionnement de l'organisation. Des consignes strictes et minutieuses de "vigilance" sont mises au point. Leur application est loin d'être facile d'autant que dans certaines circonstances, la Résistance doit se découvrir : prise de parole, manifestations, distribution de presse, grève, actions armées contre les forces de l'occupant ou de l'"Etat Français".
Ainsi, le résistant, en plus des dangers qu'il court et qui mettent sa vie en péril, doit affronter, comme l'ensemble de la population, la multitude constante de soucis quotidiens sans cesse aggravés.