Va sur BLOGGER. Voilà les codes | utilisateur = blackblog03@gmail.com | le mot de passe = black021268 | et blog le Meilleur du Pire et Vice-Versace. NB les codes ont été hacké.


ARCHIVES

5.1.07

Les bons papiers reviennent toujours à la surface : Rigow by THTH

« LORD PATCHOGUE
danse sur les tables
coiffé d’un pavillon de gramophone
son SUICIDE à la boutonnière
Il chante :
JE SUIS UN ANTECHRIST
Dada est mort.
A Paris comme à New York
la fête est finie
Debout face à son miroir
JACQUES RIGAUT
s’ennuie :
Je ne vous aime pas.
Vous pouvez vivre et vous amuser, ça m’est égal.
Demain, la fin.
En joue
FEU ! »

JACQUES RIGAUT

"S’il me fallait choisir deux livres après les oeuvres de Lautréamont, je prendrais Les Lettres de Guerre de Jacques Vaché, et puis Les Papiers Posthumes de Jacques Rigaut."

Louis Scutenaire (Mes Inscriptions)

Rigaut ? Rigaut ? Naaan presque Nobody le connaît excepté le Noyo Rotten du SDH... Vous savez cette "monstrueuse mailing list" (Laurence Rémila in Technikart juin 2004 p.50 dossier "Paris la Night") de crevards mondains et bien depuis un an, Jacques Rigaut en est le Parrain Officiel (çà vous ne le saviez pas). Seul un concours rhizomique de circonstances dont (entres autres) le clash entre la Littérature et son ennemi - le web et la crevardise - pouvait accoucher cette affiliaFion. Jacques Rigaut a été nommé rétroactivement par son biographe attitré, l’écrivain et journaliste Jean-Luc Bitton. Je le cite. "Le grandissime écrivain Jacques Rigaut aurait pu être le parrain du Syndicat du Hype". Quoi de plus naturel et mécanique pour celui qui écrivit "Vivre au jour le jour. Maquereautage. Parasitisme".

Mais encore une fois, qui connaît bien Jack Rigow et ses histoires de "cane" ? Quelques surfeurs provinciaux qui se délectent de certains sites comme celui des excentriques ? Quelques aficionados pépères de l’époque Surréaliste dont Rigaut a été le Hérault presque sans oeuvres et dont prochainement le musée Bobobourg fera une rétrospective poussiéreuse ? Les quelques fans de Drieu la Rochelle qui en fit son anti-héros dans "Le Feu Follet" comme Stéphane Million le fondateur de la bien nommée Revue Bordel ou Daniel Darc qui l’a cité en ultime référence dans une interview donnée cet été dans Rock and Folk ? Des cinéphiles fans de Louis Malle qui adapta lui "Le Feu Follet" sur l’écran blank de ses angoisses mondaines avec le classieux Maurice Ronet ? C’est a peu près tout et je dois en oublier (Salut à toi J.Y.J le Prof de l’Idiot Academy ! comprenne qui veut...).

Bref, il ne faut pas alors s’étonner alors si Jacques Rigaut ne soit pas très populaire ni hype car son oeuvre est mince. On connait le rapport conflictuel entre quantité et qualité, j’aimerais rajouter un autre rapport, celui de l’exigence et la radicalité. Bon revenons à l’oeuvre rare-exigente-et-radicale de Rigaut. Tout au plus une centaine de pages éclatantes de fragments et d’aphorismes de celui qui se définissait comme « l’aventureman suicidé » jusqu’à créer « L’agence générale du suicide », une société reconnue d’utilité publique au capital de 5 000 000 francs, qui offrait aux indigents le suicide à 5 fr. par pendaison. L’administrateur principal de l’AGS, Rigaut lui-même, mit fin à ses jours à l’âge de trente ans le 6 novembre 1929 en se tirant une balle dans le coeur. Son ami Pierre Drieu la Rochelle en fera donc un personnage de fiction appelé Gonzague. L’auteur de Gilles s’est largement inspiré des propos et de la vie de Rigaut. Gonzague est « dans les drogues(.) très compliqué (.) était partout et nulle part. Il restait en dehors de tout. » Rigaut n’en voudra pas à Drieu de ce portrait caricatural. Un portrait malgré tout émouvant tant on lit entre les lignes le désarroi de Drieu devant cet ami qui le fascine mais qu’il n’arrive pas à saisir. Depuis le début, Rigaut se sait condamné : « Lorsque je me réveille, c’est malgré moi. » Même si à l’instar de Rimbaud, il tournera le dos à la chose littéraire, il continuera pourtant d’écrire sur des feuilles volantes, des phrases fulgurantes, semblables à des flèches qui ne ratent jamais leur cible. « Chacune de ses phrases brûle à vif, saigne. » écrira le critique Gabriel Pomerand. « Il y a des gens qui font de l’argent, d’autres de la neurasthénie, d’autres des enfants. Il y a ceux qui font de l’esprit. Il y a ceux qui font l’amour, ceux qui font pitié. Depuis le temps que je cherche à faire quelque chose ! Il n’y a rien à y faire : il n’y a rien à faire(.) Il n’y a rien à faire. Vous pouvez compter sur moi. Je m’en charge. (.) Danger : se fatiguer de réussir. (.) Ceux qui disent : J’ai bien fait, j’ai mal fait. Tout de même, qu’est-ce que vous avez jamais fait ? » (Jacques Rigaut). Depuis une semaine, il fait la une de la NRF, revue prestigieuse mais poussiéreuse qu’il méprisait au plus haut point. Nobody is perfect.

Pour la hype, Alert ! les métastases hypeuses du SDH se propagent même en Province et toujours pas de nouvelles e Frédéric Pontonnier a.k.a Efpé. "Dis donc, Pontonnier-Rigaut, ça fait des ravages on dirait. Comme quoi, même si on paye le prix fort, on a pas toujours tort d’avoir raison avant les autres " me spammait le Stupp.

* DOS EN VILLE = BACK IN TOWN (et ne dîtes rien aux pét4$$)

Texte de THTH

eXTReMe Tracker