Le Coran est divisé en 114 sourates (chapitres) et en versets (quelque 6.240 au total). A part la sourate introductive (Al-Fatihah), les sourates sont classées par ordre de taille : les plus longues au début et les plus courtes à la fin. Ceci correspond dans une large mesure à un ordre chronologique inverse : les sourates révélées à La Mecque (612-622) sont généralement plus courtes, et leurs versets ne comptent souvent que quelques syllabes, contrairement aux sourates de la période médinoise (622-632), beaucoup plus longues.
Les sourates peuvent aborder un nombre important de sujets, apparemment sans aucun rapport entre eux. Un même sujet étant traité dans diverses sourates, sous des aspects différents, et parfois contradictoires. C’est ainsi qu’il faut connaître le principe des abrogeants-abrogés (al-naasikh wal-mansukh) : les versets postérieurs annulent les versets les plus anciens, lorsqu’ils se contredisent : quelque 235 versets seraient ainsi abrogés. Les versets qui prêchent la tolérance (période mecquoise) sont ainsi dans une large mesure abrogés par les versets qui prônent la violence et l’intolérance (versets révélés à Médine). C’est ainsi que des non-musulmans se laissent induire en erreur : il faut une vue globale du Coran et bien en connaître les règles. La sourate IX.5 "Tuez les infidèles, partout où vous les trouverez…" annule ainsi 124 versets qui ordonnent la tolérance... Enfin, une centaine de versets auraient, de plus, été amputés : les "versets sataniques", mais également, par exemple, le verset prescrivant la lapidation pour adultère… Chaque sourate et chaque verset doit être replacé dans le cadre historique dans lequel il a été révélé. Pour comprendre et interpréter le Coran, il faut donc connaître la petite histoire de chaque verset. Isoler le Coran de son contexte historique, et des traditions et légendes qui l’entourent, n’a donc guère de sens. Il est par exemple impératif de les situer dans le cadre de la vie du Prophète (sira). Ceci permet de combler les vides du textes, les allusions ou même les versets "équivoques".
Le Coran est la loi divine (Cha’ria), absolue, complète, universelle et intemporelle. Il établit ce qui est bien et ce qui est mal : il ne s’agit donc pas de recourir à la réflexion personnelle ou à une morale quelconque. C’est bien, parce que le Coran le dit, et c’est mal parce que le Coran l’interdit... Ce qui importe, c’est la soumission à la volonté divine. Une telle conception n’est pas sans poser d’énormes problèmes dans un contexte social et historique fort différent.
Tout musulman mort en djihad (shahid) est assuré d’accéder immédiatement au paradis (al-janna).
Le Coran défend une vision déterministe de l’univers : "Allah dirige qui Il veut et égare qui Il veut". Ceci se traduit souvent par la formule fataliste "Inch‘ Allah". Une telle conception, qui nie le libre arbitre, n’est pas de nature à stimuler le musulman à lutter contre son destin.
Les musulmans considèrent que tout le savoir de l’humanité et toute la science sont résumés dans le Coran. Beaucoup tentent de démontrer que les découvertes scientifiques, telles les lois de la relativité, de l’expansion de l’univers ou de la médecine se trouvaient déjà dans le Coran.
Les "sciences coraniques" ne concernent pas que le Coran, l’étude de son contexte historique ou des hadiths. Elles concernent l’étude de la langue arabe (linguistique, grammaire, graphie, vocalisation, littérature…), mais aussi l’histoire, le droit (ahkam) et même les sciences dures. L’analyse grammaticale et sémantique est fondamentale en Islam et détermine bien plus le sens du Coran que la morale, la logique ou l’interprétation téléologique.
L’exégèse "spéculative" est fermement condamnée en Islam : l’opinion personnelle (ray) est formellement proscrite. Seule l’interprétation du consensus (igma) des savants est valable : il ne s’agit pas d’une majorité quantitative, mais bien qualitative. Celle-ci se fonde sur des critères linguistiques, mais surtout la tradition attestée par des "chaînes de garants" (isnad) censées remonter au prophète, sur l’interprétation des compagnons de Mohammad, des successeurs de celui-ci ou celle de savants faisant autorité. C’est ainsi qu’après quelques génération, l’interprétation du Coran s’est trouvée définitivement figée : il ne s’agit pas d’interpréter en fonction du contexte actuel ou du but ultime d’Allah, mais en fonction de ce qui a été concrètement révélé au travers du Prophète.
Il est donc difficile de parler d’exégèse moderne du Coran. Au contraire, le "réformisme musulman" consiste plutôt à un retour aux sources : retour au texte même du Coran et au mythe de l’âge d’or de l’Islam.