CENSURE ?
Le bouquin "Claire Chazal, derrière l'écran", ( Pharros - Jacques Marie Laffont ) qui se veut une "biographie romancée" a été interdit à la vente.
Sorti il y a quelques jours, la journaliste de TF1 a fait un référé pour obtenir le retrait du livre.
80.000 euros de provisions auraient été requis par le juge en référé, et l'interdiction à la vente serait désormais effective.
France Soir a consacré un dossier à ce livre il y a quelques jours. Selon le quotidien, Claire Chazal claironnait urbi et orbi que le bouquin est une somme d'insanités et une collection de rumeurs.
Extrait d'un article de France soir :
Le 24 juin sortait « Claire Chazal, derrière l'écran », chez Pharos-Jacques-Marie Laffont, dans l'indifférence générale, tant le livre est un OVNI. Mi-biographie, mi-roman, un concept certes détonnant, Sarah Vajda, l'auteur, s'empare de notre icône cathodique au dernier soir de sa carrière. Brutalement, une jeune journaliste cool, sexy, en jean, récupère son tabouret de présentatrice, effaçant en un JT « Claire et ses brushings, Claire et ses tailleurs anisette, Claire et ses téléprompteurs ». Pascal, gentil assistant de Claire à Pink TV, entreprend alors les mémoires de la star déchue, frappée par une date de péremption. Son récit mêle les valeurs et les rumeurs, les avanies et les ridicules de la carrière institutionnelle de Clairette. D'une plume alerte, bourrée de références, Sarah Vadja - déjà brillante biographe de Maurice Barrès et de Jean-Edern Hallié - a accepté cette commande de l'éditeur Jacques-Marie Laffont et trempé sa plume dans la tradition littéraire française du roman d'une orpheline et du pamphlet. Aucun critique n'avait pour l'instant commenté l'ouvrage, marginal. Et magistral. On rie, on apprend, et on s'attriste beaucoup en lisant cette charge où Claire et Philippe, symbole de notre temps forme un couple dans le vent et dans « le yaourt ». Hélas, le couple, lui, n'a pas ri du tout du tout du tout. Avocats, référés, plaidoiries au Tribunal de Nanterre (aucun des protagonistes n'habite Nanterre évidemment, mais cette instance, via sa présidente, est réputée plus favorable aux affres des pipoles que celle de la capitale) Verdict : livre interdit, 80.000 euros d'amende et une jurisprudence inquiétante. Trois points ont été fatals aux éditions Jacques-Marie Laffont/Pharos. Le premier est sans précédent : la photo de la couverture du livre est celle de la victime, étincelante de charme BCBG, achetée à l'agence Gamma. Le tribunal de Nanterre considère comme une faute d'orner ainsi la jaquette sans l'accord de Madame Chazal. Ce qui revient à interdire d'illustration tout livre non autorisé. Puis arrivent 57 points d'atteinte à la vie privée. Pas fous, J-M Laffont et ses avocats ont pourtant évité toutes scènes scabreuses - Mme Chazal est juste présentée comme peu portée sur la bagatelle. Mais Sarah Vajda (la biographe ? la romancière ?) ne résiste pas à transcrire ce que tout Paris murmure sur l'icône, prêtant par exemple à Claire à l'aube de sa passion avec PPDA, une liaison avec un conseiller technique d'Edouard Balladur, qui, se voyant éconduit va graffiter l'Assemblée Nationale d'un consternant et vengeur « Claire salope ». Moultes descriptions de sa proximité avec les grands de ce monde, du gâteau au chocolat d'Alain Juppé aux bisou-bisou du ministre Renaud Donnedieu de Vabres parrain de son fils. L'auteur, inspirée, ne se lasse pas de décrire la star emmurée dans des salles de bain en lutte acharnée avec la cellulite (le vieillissement, hantise de Claire Chazal, perce dans ses innombrables i
nterviews), avant de s'évader dans « des spaghetti au pistou ». Bref, sans verser dans le crapoteux, l'ouvrage anti-politiquement correct atteint son but. On passe de l'intime au politique, ou comment en vingt ans un femme peut-elle se transformer en tête de gondole ? De page en page, entre « Claire des femmes » et « Clairette de Thiers » (ville natale de C.C ) il brosse la comédie humaine actuelle laissant de vrais noms là où des éditeurs plus établis (tel Claude Durand chez Fayard qui publia la biographie de Cécilia Sarkozy comme un récit imaginaire avec pseudonymes) prennent d'hypocrites précautions d'usage. Dernier point enfin et celui-là stupéfie la France littéraire. Très inspiré lui aussi, le tribunal de Nanterre reproche à l'ouvrage de donner des versions « tronquées » des poèmes de Mr Philippe Torreton ( !). Dans un monde où les serviettes se mélangent à tous les torchons, ils ne manquaient plus qu'on veuille nous faire passer Philippe Torreton pour Victor Hugo. Depuis son Olympe, Hugo nous avait pourtant prévenus : « Aux moments difficiles, la médiocrité s'habille toujours de sérieux ».