Hype City la nuit. Je remonte la rue F. Beigbeder, les enseignes au néon se reflètent dans les flaques de pisse des ivrognes. Une bagnole ralentit à côté de moi. La vitre se baisse. J'ai juste le temps de me retourner et de cracher une grosse glaire dans la tronche du type. Qu'est ce qu'il croit, cet enculé? Que si je me promène seule à 4h00 du matin, c'est pour espérer finir la nuit avec un gonze de son espèce? Le mec gueule des trucs genre salope, gare ton gros cul de pute, ramène pas ta tronche, connasse. Je trace ma route, rien à foutre. Le voilà qui me suit au ralenti en continuant ses insanités. Je souffle la fumée par le nez pour pouvoir soupirer à l'aise. Ras le bol de Hype City et de toujours ces mêmes blaireaux. Je pense pas à demain. Quand je me lèverai, le soleil ne sera toujours pas là. Y'a plus de jour à Hype City. Que de la nuit, des discothèques, des clubs échangistes, des bars lounge et des épiceries rebeus. Finalement, l'économie s'est réduite à l'essentiel: boire, bouffer, baiser. Démerde toi avec ça, et surtout, have fun. On s'est vite rendu compte que les gens en avaient marre de la technologie. Envoyer des mecs sur la lune pour quoi faire? Y'a même pas de coke là bas. Maintenant, on produit que du loisir, et surtout pas de la culture, comprenez moi bien.
Le mec a fini par lacher l'affaire. La prochaine montera, elle. Et moi le prochain, je le démonte. (A suivre...)