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18.11.03

"L'histoire se ramène à un mot d'une syllabe de Jean Cocteau. Il avait montré à un journaliste les souvenirs émouvants ou prestigieux qui entouraient sa vie quotidienne. Et le visiteur lui pose la question traditionnelle : - Si la maison brûlait, et si vous ne pouviez emporter qu'une seule chose, laquelle choisiriez-vous ? Réponse de Cocteau : - Le feu !"
Michel Tournier, Le vent paraclet, III, la dimension mythologique

"Il est faux de dire que j'attends le retour au passé, comme Chateaubriand, ou, comme Boutefeu, l'éternel retour : je laisse cette marotte aux conservateurs, en politique, et, dans l'espace cosmique, aux astrologues. Non : j'espère des aventures de rang égal, et plus haut encore, et non seulement dans le domaine humain."
Ernst Jünger, Eumeswil

"Nous frôlons ici une autres des dissemblances entre [l'anarque] et l'anarchiste : la relation à l'autorité, au pouvoir legislateur. L'anarchiste en est l'ennemi mortel, tandis que l'anarque n'en reconnaît pas la légitimité. Il ne cherche, ni à s'en emparer, ni à la renverser, ni à la modifier - ses coups de boutoir passent à côté de lui.
C'est seulement des tourbillons provoqués par elle qu'il lui faut s'accomoder."
Jünger, Eumeswil

La plupart des hommes ... ne permettent jamais à leur propre monde intérieur de s'exprimer. Sans doute, on peut être heureux ainsi, mais lorsqu'on a appris autre chose, on n'a plus le choix de prendre le chemin de la foule. ... Le chemin de la foule est facile, le nôtre est difficile. (...) Celui qui ne veut que sa destinée n'a plus ni modèle, ni idéal, ni rien de cher et de consolant autour de lui et ce serait ce chemin-là qu'il faudrait prendre. Des hommes comme vous et moi sont bien solitaires, mais ils possèdent la compensation secrète d'être autres, de se rebeller, de vouloir l'impossible. À cela aussi il faut renoncer quand on veut parcourir son chemin jusqu'au bout. Il faut arriver à ne vouloir être ni un révolutionnaire, ni un exemple, ni un martyr. C'est inconcevable.
HESSE, Demian

"Il est de bon ton à présent de brocarder ce passé-là. C'était une foi de charbonnier, intransigeante, tatillonne, qui n'empêchait bien sûr ni l'hypocrisie ni les autodafés. Mais il me semble que toute société secrète son conformisme. La foi de ma jeunesse a été remplacée par la loi du marché, qui tente aujourd'hui d'imposer sa férule. Des vies entières sont ainsi dominées par le calcul économique, la concurrence et les réflexes financiers. Le progrès me paraît douteux. J'ai du mal à rejeter d'un bloc le monde d'hier dans les ténèbres et à placer celui d'aujourd'hui dans la lumière. La vérité d'un jour nous aveugle. Les règles que les sociétés s'imposent à elles-mêmes changent avec l'écorce du monde en perpétuelle évolution, sans modifier la difficulté de la condition humaine. La liberté intérieure est un idéal à conquérir, qui ne dépend pas de la société environnante, mais de soi. La vraie liberté était possible hier comme elle est possible aujourd'hui.La religion envahissante encourageait chez les enfants que nous étions la peur et le mensonge mais aussi la valeur de l'engagement. J'ai rencontré à cette époque beaucoup d'hommes et de femmes tendus vers la pureté, dépouillés de tout esprit de calcul."
Helie de Saint-Marc, Les champs de braises.

la responsabilité Lorsqu'un homme désire entreprendre quelque chose, il doit s'y engager jusqu'au bout, mais il doit avoir la pleine responsabilité de ce qu'il fait. Peu importe ce qu'il fait, il doit en tout premier lieu savoir pourquoi il le fait, et ensuite il lui faut accomplir ce que cela suppose sans jamais avoir le moindre doute, le moindre remords. (...) Considère mon cas personnel, je n'éprouve ni doute ni remords. Tout ce que j'accomplis, je le décide et j'en prends l'entière responsabilité. La plus simple des choses que j'entreprends ... peut parfaitement signifier ma mort. Ma mort me traque. Par conséquent, je n'ai ni le temps du doute ni celui du remords. Si je dois mourir ... alors que je meure. Toi, à l'opposé, tu as l'impression d'être immortel, et les décisions d'un immortel peuvent s'annuler, être regrettées, faire l'objet du doute. Mon ami, dans un monde où la mort est un chasseur il n'y a de temps ni pour regret ni pour doute. Il y a seulement le temps de décider.
CASTANEDA : Le voyage à Ixtlan, 5, assumer une totale responsabilité

"Olivier a perdu ses illusions, c'est une chose excellente, c'est comme les dents de lait ; ensuite il en vient d'autres, des illusions de grandes personnes, l'ambition, l'amour, etc. Il ne croit plus que son père ait jamais ressemblé à un héros, ni que sa mère soit une sainte. Suprême infortune, il ne pense pas que M. Le Barsac soit une canaille.
Les ordres chevaleresques et religieux : un jour il faut partir, s'arracher de ce monde comme d'une peau répugnante."
Roger Nimier, Les enfants tristes
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