c'est celui qui le dit qui l'est...


Aigle de sang
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L'aigle de sang (blóðörn en vieux-norrois) est un mode d'exécution évoqué dans la littérature scandinave médiévale.
Il consiste à inciser le dos de la victime et à séparer les côtes de la colonne vertébrale, puis à les déployer comme les ailes d'un aigle, faisant ainsi sortir les poumons de la poitrine.
Une telle pratique est mentionnée dans diverses sources : poésie scaldique, poèmes eddiques (dans le Reginsmál (26), c'est ainsi que meurt Lyngvi, le meurtrier de Sigmund, père de Sigurd), Geste des Danois de Saxo Grammaticus (IX, 315), sagas (Saga des Orcadiens notamment).
Ces différentes sources tendent à montrer que l'aigle de sang aurait constitué un sacrifice à Odin. Il pourrait aussi s'agir à l'origine d'une façon de venger son père.
L'historicité de ce rite est toutefois contestée, même si certains chercheurs pensent en retrouver la trace dans des pétroglyphes de l'âge de bronze. En tout état de cause, Régis Boyer pense que, « à l'âge littéraire (à partir du XIIe siècle donc), ce thème est complaisamment exploité à titre de réminiscence seulement ».

Bibliographie [modifier]
Régis Boyer (traduction), L'Edda poétique, Fayard, coll. « L'Espace intérieur », 1992 (ISBN 2213027250) ;
Jean Renaud (traduction), La Saga des Orcadiens, Aubier, 1990 (ISBN 2700716426) ;
Rudolf Simek, Dictionnaire de la mythologie germano-scandinave, Le Porte-Glaive, coll. « Patrimoine de l'Europe », 1995 [2 volumes] (ISBN 2906468371 et ISBN 290646838X) ;
Jean-Pierre Troadec (traduction), La Geste des Danois, Gallimard, coll. « L'Aube des peuples », 1995 (ISBN 2070729036).