Va sur BLOGGER. Voilà les codes | utilisateur = blackblog03@gmail.com | le mot de passe = black021268 | et blog le Meilleur du Pire et Vice-Versace. NB les codes ont été hacké.
25.2.04
ILS ONT OUBLIE DE VIVRE
(approved by SDH)
A force de travail et de représentativité,
à force d’entretenir un train de vie publique à l’image
de l’exemplarité qu’ils veulent montrer,
ils oublient de vivre, et donc de ressentir ce que tout
un chacun vit quotidiennement, et de se couper de leur propre sensibilité,
jusqu’à voiler leurs propres émotions, pour toujours mieux paraître…
et ne pas être.
A tel point qu’ils se trouvent complètement déconnecté de la réalité,
la nôtre, celle de la masse, celle du plus grand nombre,
déconnecté des souffrances de ce monde, de ses atrocités,
déconnecté du sens même de la vie, dans toute sa merveilleuse capacité à se montrer,
dans ses formes les plus variées à s’exprimer.
Non pas qu’ils ne savent pas ce qui se passe, Ils sont mieux placés que la masse
pour observer du haut de leur statut le théâtre de la comédie humaine,
mais ils ne jouent pas la même pièce. La leur se joue avec un masque,
celui de la respectabilité. Et plus le masque est cher, plus il est conforme à ce qu’il doit être,
respectable et honorable. Tout ceci au nom du sacro-saint réalisme. Mais réaliste de quoi ?
Du monde politique et économique bien sûr.
« Real politique » et néo-libéralisme sont les saintes mamelles de notre société.
Comme si ces mots devaient définir ce qu’est la vie?
A force de se mettre des responsabilités sur le dos,
on finit par se croire indispensable au nom d’un peuple qui a élu son représentant.
Et lui de distiller son immense pouvoir, courtisé par ceux qui l’ont plus encore,
car ceux-la n’ont pas à quémander le leur.
Je veux parler des oligarchiques, ceux pour qui l’argent est l’unique raison. Ils l’ont, ce pouvoir, point final.
Car ils sont les piliers de notre système, sa légitimité même.
Ne font-ils pas tourner la machine dans laquelle notre monde est embarqué ?
Alors quelle image renvoyer si ce n’est celle, pauvre coquille vide,
de « l’exemplarité » ?
On doit faire ceci, on doit faire cela. L’ordre moral n’est pas loin.
Il est là, distillé dans le consensus, ciment de notre société et relayé sans cesse
par nos formidables et si performants outils de communication
nourris aux idées d’intellectuels, d’amuseurs publiques ou de journalistes,
tous triés sur le volet. Le mérite se vend comme une carotte à un âne ;
pas besoin qu’il paie nature, il se charge en retour de nous le vendre…
Et nous de la manger !
Le problème est là, la prise de responsabilité. Au nom de quoi,
au nom de qui un homme doit-il être le représentant de tout un peuple ?
Qu’il agisse au nom du peuple pour des questions où cela est nécessaire,
oui, mais qui a dit pour autant qu’il doive se mêler de tout,
au point de légiférer les moindres détails de notre vie ?
Voilà la dérive de nos démocraties. A force de dire ce que l’on doit
faire, dire,
penser, être,
on finit par oublier qui on est.
Et les premières victimes sont celles-là mêmes qui nous disent ce qui est bien ou mal,
victimes de leurs carcans, de leurs mensonges, étouffés qu’ils sont par leur masque,
car même s’ils croient en leur sainte parole,
on ne me fera pas croire qu’ils ne savent pas ce qu’ils font et qui ils sont.
Et qu’ils le disent d’une tribune ou qu’ils s’adressent à leurs ouailles du haut de leurs fortunes,
qu’importe, ce sont toujours les mêmes, ils sont sensés savoir, ce que l’on doit
faire, dire,
penser, être.
Le temps des dieux n’est pas loin quand ils nous indiquaient la voie, et les barrières à ne pas franchir.
Mais n’oublions pas que derrière, ce sont toujours des hommes qui tiraient les ficelles,
de ceux qui se donnaient des responsabilités.
Non, nous n’avons pas changé.
Le patriarche est toujours là.
Serions-nous incapables de nous prendre en charge
au point que nous ayons besoin de surhommes pour nous indiquer le chemin ?
Il ne s’agit pas de penser que tout un chacun n’a pas conscience de son sort
et de sa responsabilité au sein de notre société,
mais de prendre conscience que tout ce qui touche au déroulement des évènements
de notre histoire, la nôtre, celle de l’humanité,
celle de la terre même, nous échappe complètement.
Même à celui qui se croit, à juste titre, tout puissant.
Tout est question d’imagination. Oui, j’ai rêvé d’un autre monde.
Et pour le faire, quoiqu’on en dise, il vaut mieux le rêver que d’en faire un cauchemar.
Le monde est à notre image. Comment cela pourrait-il être autrement !?
Nous l’avons fait !
Et je dis bien nous et pas « eux » ;
ils ne sont ni martiens ni de race différente ;
ils ne sont que des hommes pour qui la vie
aurait pu tout aussi bien leur jouer un mauvais tour,
comme naître dans un ghetto ou tout simplement parmi les 80% de l’humanité
la moins bien lotie de notre chère planète.
Et à l’inverse ne nous leurrons pas non plus sur nous-mêmes.
La majorité d’entre nous ne ferait que reproduire les mêmes schémas
si nous étions à leurs places.
Quand on le regarde, ce monde, alors on peut se dire que nous avons du chemin à faire.
La route est longue ! Mais n’oublions jamais que le monde de demain sera celui de nos enfants.
A nous de faire en sorte qu’ils soient plus sage que nous ne l’avons été.
A nous de nous redonner confiance afin que nous leur en donnions en retour.
En nous répétant sans cesse que nous avons raison,
nous ne semons que les graines desquelles nous sommes issues.
Celles qui ne feront que reproduire les erreurs du passé, nos tourments et nos peurs.
Ouvrons nous les yeux de manière à ouvrir les leurs.
Apprenons leur à nous remettre en question et ainsi à se remettre en question,
car c’est le principe même de notre sort sur terre,
apprendre, apprendre et grandir, grandir et semer, semer ce que l’on aura appris,
tout en sachant que l’erreur nous habite. Plus on se pose de question,
plus on a d’éléments de réponse, et moins on a de chance de faire et refaire les mêmes erreurs.
Apprenons aussi à leur demander pardon.
Reconnaître son erreur est le premier pas pour ne pas la commettre à nouveau,
encore et encore.
Alors voilà, comment reprendre nos responsabilités, le cours de nos vies et celles de nos enfants ?
D’abord en arrêtant de penser que le mérite passe forcément par la prise de responsabilité.
Le véritable héros est désintéressé.
Ce n’est pas parce qu’un individu a « la chance » d’être de ceux pour qui les responsabilités sont « naturelles »,
qu’il doit en plus avoir la chance d’être payé en retour.
Car s’il n’est pas plus déshonorant de ramasser les poubelles que d’être à la tête d’une armée,
il n’en reste pas moins vrai que notre société se charge de nous rappeler que l’un n’est rien et l’autre tout.
La vrai responsabilité est celle qui dicte nos faits et gestes, en fonction de soit,
avec l’autre, en notre âme et conscience ; pas contre l’autre.
L’équilibre d’une société se mesure au degré de conscience qu’ont les uns envers les autres.
Accepter l’idée qu’il est juste d’admettre une inégalité de traitement au nom de quelque principe que ce soit est source de déséquilibre.
Regardons autour de nous et ouvrons les yeux.
Cette évidence nous entoure. Il est temps de la voir…
Si donc nous acceptons l’idée que nous ne sommes pas irremplaçables,
que quelque soit notre force nous ne sommes qu’un être humain au même titre que le plus malchanceux d’entre nous,
et que nous n’avons au fond pas plus de mérite ni de droit de vivre
ou de « mieux vivre » plus que lui, alors je dis oui, cette prise de conscience est source d’équilibre
et donc de justice.
Et par là même de liberté. Liberté de penser, de concevoir, de réaliser
que le travail n’est pas forcément synonyme d’aliénation, mais qu’il peut l’être de réalisation ;
réalisation de soi dans ce que l’on fait, et réalisation par ce que l’on fait, pour soi et pour les autres.
Le mérite ne se juge pas à la tâche que l’on réalise,
mais à la conviction avec laquelle on la réalise,
quelle que soit cette tâche et quelle qu’en soit sa portée.
La vie se vit d’abord au jour le jour, à chaque instant qui passe.
Il ne tient qu’à nous d’en faire un rêve.
PS1 : Ce texte est copyleft. Toutefois, afin de ne pas en dénaturer le contenu, merci de me faire vos suggestions avant de le modifier ("si nous étions à leurs places" n'est pas "identiques à ceux sur lequels nous nous situons"). Et avec les accents, silevouplait comme on dit).
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